Comment les IG gagnent du terrain à travers le monde
Sur le champ de bataille international qui oppose les indications géographiques (IG) de l’Ancien monde aux marques du Nouveau monde, les Européens enchaînent, depuis plusieurs années, les victoires. Ce sont d'abord les accords de reconnaissance des IG européennes qui se succèdent au travers des discussions commerciales bilatérales, comme avec Pékin en décembre (accord des «100 IG»), ou même avec des pays proches des Etats-Unis, comme le Canada en 2016 ou le Mexique au printemps dernier. La bataille se gagne aussi par la multiplication des IG dans les pays tiers, notamment en Asie comme le poivre de Kampot au Cambodge, soutenue activement par l'Agence française au développement (AFD). Reste enfin le terrain plus difficile des instances multilatérales: à l'OMPI (propriété intellectuelle) un nouveau texte rend désormais possible l'enregistrement international des IG. Mais les Américains restent en embuscade, empêchant par exemple tout consensus à l'OMC pour assurer juridiquement la reconnaissance et la protection multilatérale des IG.
Le poivre de Kampot au Cambodge, le café de Colombia en Colombie, le miel d’Oku au Cameroun, le vin Tsinandali de Géorgie, la pêche de Pinggu en Chine, l’huile d’olive Téboursouk en Tunisie, le nuoc-mâm de Phu Quô au Vietnam, les bananes du Costa Rica, l’eau-de-vie de myrtilles de Mont Paektu en Corée du Nord, le bœuf de Kobe au Japon, le pisco au Pérou, le vin Coteaux du Zaccar en Algérie, le miel de Herzégovine en Bosnie…