Importations ukrainiennes : bras de fer entre Varsovie et Bruxelles
Au moment où la Commission européenne finalisait un nouveau paquet d’aide d’urgence et où devait être validée la prolongation d’une année de la suspension totale des droits de douane sur les importations ukrainiennes, plusieurs États membres de l’UE limitrophes de l’Ukraine ont tapé du poing sur la table en interdisant unilatéralement une partie de ces importations bon marché sur leur territoire remettant en cause le fonctionnement du marché unique. Et ils ont obtenu gain de cause : de l’argent supplémentaire va leur être accordé (100 millions d’euros au lieu des 75 millions initialement prévus) et des garanties que les importations des céréales et oléagineux ne feraient plus que transiter par leur territoire. Un dispositif qui devrait rassurer les autres États membres de l’UE dépendant des importations pour leur alimentation animale mais qui vient aussi un peu plus grever les fonds de la réserve agricole sur laquelle lorgnent d’autres secteurs eux aussi en difficulté.
Alors que le Conseil était sur le point de valider la prolongation d’une année de la suspension totale des droits de douane sur les importations ukrainiennes, la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie et la Bulgarie ont décidé unilatéralement d’interdire les importations de produits agricoles ukrainiens bon marché accusés de déstabiliser les marchés nationaux.