Néonicotinoïdes : une décision de justice aux multiples conséquences
L’arrêt rendu le 19 janvier par la Cour de justice européenne sur un cas belge a sonné, dans toute l’Europe, la fin des dérogations d’urgence accordées aux néonicotinoïdes. Et cette décision devrait sans doute s’appliquer à l’ensemble des pesticides « expressément interdits » pour certains usages – par opposition à des produits non-interdits mais n’ayant pas d’autorisation, qui pourront continuer de bénéficier de dérogations. Les conséquences juridiques devront être éclaircies, mais Bruxelles souhaite d’ores et déjà renforcer les procédures avec son initiative pour les pollinisateurs. Du côté des betteraviers, les conséquences techniques et économiques à court terme sont tout aussi incertaines. L'institut technique veut obtenir une dérogation pour le spirotetramat. Le gouvernement français promet de garantir « intégralement » les potentielles pertes.
Chez Pan Europe, on s’étonne d’un « pur hasard ». La décision rendue par la Cour de justice de l’Union européenne le 19 janvier concernant le recours de cette ONG contre les néonicotinoïdes en Belgique secoue en tout cas la France, tant par le calendrier que par son contenu. Car l’arrêt, publié à la veille d’une réunion qui devait renouveler la dérogation 2023 dans l’Hexagone, fait théoriquement tomber toutes les dérogations accordées au niveau européen pour utiliser ces molécules expressément interdites en 2018.