Investir en Espagne
Comment déjouer la complexité du marché ibérique
Partir à la conquête du marché espagnol des produits alimentaires n’est pas un rêve de Don Quichotte. Quelques clés peuvent aider à en déjouer la complexité, liée pour bonne part à l’atomisation persistante des circuits de commercialisation. D’aucuns ont voulu voir un échec dans la cession récente par Bel de certaines activités de sa filiale Queserias Ibericas, certes déficitaire. Sans doute le Manchego ne trouve-t-il pas sa place dans son portefeuille de produits internationaux. Mais l’opération peut aussi signifier que le fromager français se sent désormais suffisamment armé pour maîtriser en propre ses structures commerciales. «
», constatait récemment le spécialiste de la viennoiserie fraîche préemballée, Serge Pasquier, reconnaissant avoir sous-estimé ce coût. L’enjeu vaut néanmoins la chandelle, à en juger par la présence française outre-Pyrénées, qui, selon les évaluations du CFCE, est forte de 145 sociétés agroalimentaires, dont 55 filiales de production.
Cinquième en Europe, l’industrie agroalimentaire espagnole, qui recense quelque 33 000 entreprises, a arboré entre 1995 et 2000 une croissance annuelle moyenne de 2,5 % de son chiffre d’affaires, selon l’Institut espagnol de statistiques. En affichant les taux de 6,5 % en 2001 et 4,7 % en 2002, elle a battu tous ses records, mais la performance doit être relativisée au regard de l’inflation importante enregistrée par l’économie espagnole.