Inde vs Chine: le match qui n'aura pas lieu
Si chacun des deux géants asiatiques s’intéresse aux innovations en matière agricole « Bangalore et Pékin sont à des étapes différentes de la chaîne de valeur alimentaire », juge le fonds d’investissement singapourien ID Capital Pte dans sa newsletter du 19 juillet 2018.
« Alors que les entrepreneurs chinois se concentrent davantage sur l’amélioration de la production et du rendement, de nombreux entrepreneurs indiens comprennent qu’ils doivent d’abord créer des innovations plus structurelles et se concentrer sur la mécanisation et les connexions avec le marché », relève l’entreprise.
Au-delà des efforts structurels chinois pour améliorer les réseaux logistiques, de transports et de communication dans le pays, « la Chine a ouvert la voie aux investissements privés dans l’agriculture à grande échelle, en annonçant un changement de droits fonciers » qui permet d’envisager une consolidation des exploitations et de leur capacité à investir dans les années à venir.
Dans le même temps, « l’Inde compte environ 300 à 400 agro-entrepreneurs qui résolvent de nombreux problèmes dans la chaîne d’approvisionnement agricole, mais leurs revenus combinés sont inférieurs à 100 M$. L’agtech n’a reçu qu’environ 130 M$ dans 60 accords de capital-risque en phase de démarrage, ce qui représente moins de 1 % du total des investissements en capital de risque dans le pays », relève Id Capital.
Surtout, 58 % de la population indienne reste dépendante de l’agriculture « et les technologies de base sont en retard dans ce domaine ». Des infrastructures essentielles comme l’eau, l’électricité et les routes « restent insuffisantes », ce qui rend les investissements périlleux. Au final, les deux pays n’ont pas les mêmes objectifs. Alors que la Chine « commence à rivaliser avec les Américains en matière d’agtech […] l’Inde doit d’abord faire face à ses défis intérieurs », note ID Capital.