La guerre en Ukraine risque de fragiliser encore les IAA
Les industries agroalimentaires françaises n’avaient vraiment pas besoin d’ajouter de nouvelles difficultés à celles déjà existantes. Alors qu'elles sont déjà confrontées à des hausses de matières premières, d’intrants, d’emballages, de transport et d’énergie, la guerre russe en Ukraine vient fragiliser un peu plus un tissu économique constitué d’entreprises dégageant des marges toujours plus faibles années après années. Car les conséquences se font déjà sentir, avec en premier lieu une flambée des coûts de l’énergie, et des interrogations sur les approvisionnements en gaz à partir de l’automne prochain, au cas où l’Europe choisirait de mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Les matières premières agricoles sont aussi touchées de plein fouet, avec des conséquences prévisibles sur les prix des produits alimentaires finis et sur l’alimentation animale. Les organisations professionnelles demandent le soutien des pouvoirs publics. Tandis que les entreprises françaises agroalimentaires présentes en Russie et en Ukraine disent maintenir ou réduire leur activité sur place.
L’Ania et La Coopération agricole ont décidé de tirer la sonnette d’alarme : en réclamant des « mesures d’urgence » le 4 mars à l’issue d’une rencontre avec le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie et celui de l’économie et des Finances Bruno Le Maire, les deux organisations professionnelles ont demandé à l’État son soutien afin de « continuer d’assurer la production et accompagner les entreprises dans ce contexte inflationniste ».