Biochar: « puit de carbone » cherche à faire son trou
Héritier de l’antique terra preta, le biochar suscite un intérêt croissant des scientifiques et des institutions internationales depuis vingt ans, mais il n'a pas encore convaincu les agriculteurs français. Obtenu par pyrolyse de résidus organiques, ce charbon végétal se distingue par sa capacité à servir de « puits de carbone durable », une qualité saluée par le Giec en 2018. Au-delà de ses bénéfices pour le climat, le biochar est reconnu pour ses vertus agronomiques. Dans les régions tropicales, il permettrait ainsi de booster les rendements de 25 %. En Europe, il sert à l’amélioration des sols, mais aussi la réduction des émissions de méthane des bovins. Allemagne, Suisse, Autriche… Le biochar connait dans ces pays d’une production en hausse, soutenue par des politiques favorables. Mais en France, le marché reste embryonnaire, freiné par des coûts de production élevés liés à une biomasse limitée, et un manque de reconnaissance de la part des institutions publiques, telles l’Ademe.
Souvent cité parmi les moyens de lutte contre le réchauffement climatique, le biochar s’impose depuis quelques années au sein de la communauté scientifique et des institutions internationales – mais il reste très largement ignoré par les filières agricoles européennes, en particulier en France.