Les futurs pouvoirs au sein de l’Europe
La France et l’Allemagne tentent de maintenir leur leadership
Les débats sur la future constitution européenne ont montré à quel point la question du pouvoir était cruciale dans la future Europe des 25. L’échec des discussions qui se sont achevées le 13 décembre à Bruxelles a été largement provoqué par un désaccord sur les modalités de vote au sein des futurs conseils des ministres. Tandis que l’Espagne et la Pologne campaient sur une mécanique prévue par le traité de Nice qui leur donne un poids presque équivalent à la France ou l’Allemagne, ces deux pays envisageaient de créer un groupe pionnier. C’est-à-dire de mettre en place une Europe à deux vitesses leur permettant de conserver leur leadership. Principaux secteurs concernés : la défense, la justice et l’économie. Sur l’agriculture comme sur les autres domaines, l’influence de la France risque d’être sensiblement réduite.
Le traité de Nice ou la nouvelle Constitution européenne ? Les débats de Bruxelles qui n’ont pu aboutir à un consensus sur un projet de texte ont semblé opposer les deux conceptions, quant à la répartition du pouvoir dans la future Europe. Pourtant, c’est bien l’un et l’autre texte qui seront appliqués et non pas l’un ou l’autre. En effet, quoi qu’il arrive, c’est le traité de Nice qui doit s’appliquer à compter de mai 2004, date de l’élargissement de l’UE ; la nouvelle constitution ne s’appliquerait, elle, qu’à partir de 2009.