Exploitations
La viticulture face à une crise « inédite »
La situation nouvelle de la viticulture française, qui connait une mévente et des prix bas alors que la récolte 2008 est la plus petite depuis quinze ans et que les stocks étaient normaux en début de campagne, déstabilise les producteurs et provoque un mouvement de panique. Les facteurs de la crise sont sans doute multiples : baisse de consommation, flux de plus en plus tendus chez les négociants, crise économique mondiale et repli des marchés d’exportation traditionnels de la France. Les Vignerons coopérateurs demandent une expertise de la situation. Pour faire face à l’urgence, la filière a opté pour la solution d’une distillation de crise, d’abord afin de fixer un prix plancher de négociation des contrats et ensuite afin d’alléger le marché des vins défectueux. Le négoce, attendant une réponse à cette proposition soumise à Bruxelles en juin, a ralenti les transactions alors que la date de la vendange approche. Les viticulteurs s’en remettent au ministre pour une réponse urgente.
Avec une récolte 2008 de 42 millions d’hectolitres, la plus petite depuis 15 ans, et des stocks normaux en début de campagne, les viticulteurs s’attendaient à bien écouler leur vin en 2009. Ce n’est pas le cas (sauf les vins rosés portés par la mode, et certains blancs, dont les volumes sont vraiment très faibles). Sans doute s’attendaient-ils à des soucis, car les aléas climatiques du printemps et de l’été 2008, qui étaient à l’origine de la baisse de récolte, avaient provoqué des problèmes de qualité pour un certain nombre de cuvées.