Exposition phytosanitaire
Le long parcours jusqu’à la reconnaissance de la maladie professionnelle
D’après la Mutualité sociale agricole, 16 exploitants et 31 salariés agricoles, de 2002 à 2010, sont parvenus à faire reconnaître en maladie professionnelle leur pathologie survenue à la suite d’une exposition à une substance phytosanitaire. Ils sont peu nombreux. Faut-il s’en réjouir ? Plus de prévention et des concentrations moindres de substances phytosanitaires dans les produits de traitement peuvent expliquer ce faible nombre de prises en charge. Mais le chemin difficile pour parvenir à la reconnaissance, la sous-déclaration des maladies répandue dans le monde agricole et la survenue de certains symptômes en différé – pour lequel le lien de causalité est toujours plus difficile à établir – viennent aussi expliquer ce résultat.
Le 27 avril 2004, le céréalier charentais Paul François est soumis à une très forte exposition de vapeurs de Lasso, un puissant désherbant, en ouvrant la cuve d’un pulvérisateur. Nausées, bégaiement, vertiges, maux de tête, troubles musculaires : les premiers symptômes sont immédiats. Dix mois plus tard, les crises se poursuivent et d’autres symptômes apparaissent comme des pertes de connaissance.