Analyse
Le vin en zone de turbulences


Cap difficile pour le secteur du vin, dont le commerce et la production entrent tout deux en zone de turbulences. La dernière estimation de la vendange française 2019 confirme qu’une nouvelle fois la production de vin est en baisse (- 15 %) du fait du climat cette année, seulement deux ans après la récolte catastrophique de 2017. L’année climatique 2019, chaotique, marquée par un hiver doux, des gelées printanières, des averses de grêle fréquentes et un été chaud et sec, peut préfigurer les vendanges de demain. Après des années fastes, la commercialisation du vin, elle aussi, est ralentie. La désaffection des consommateurs s’accélère cette année sur le marché intérieur. Quant aux marchés extérieurs qui soutiennent de plus en plus le secteur, ils sont perturbés par l’instabilité des grands pays importateurs (États-Unis, Chine, Grande-Bretagne). Si bien que certaines exploitations font face à des difficultés qui n’avaient plus été rencontrées sur la dernière décennie.
« Nous sommes dans un alignement défavorable des planètes. » Bernard Farges, président de la Cnaoc (Confédération des AOC viticoles) qualifie ainsi la conjoncture actuelle de la viticulture. En effet, le niveau de production, à peine remis de la vendange historiquement faible de 2017 (un plancher inédit depuis 1991, à 36,7 millions d’hectolitres, Mhl), est retombé cette année à 42,2 Mhl. Les foires aux vins d’automne des GMS révèlent une accélération de la baisse de la consommation des Français.