Industrie agroalimentaire
Les IAA ne sont pas sorties des turbulences
Dans un contexte de turbulences économiques, climatiques et géopolitiques extrêmes, le secteur alimentaire a su limiter les dégâts, expliquait le président de l’Ania Jean-René Buisson le 22 mai. Avec un chiffre d’affaires de 157,2 milliards d’euros, le secteur affiche une croissance de 6,8% en valeur, mais de seulement 1,5% en volume, hors inflation. Une performance meilleure que la faible croissance de 2010 avec 1,6% et le léger recul de 1,4% en 2009, mais surtout remarquable si on le replace dans le contexte industriel national qui n’a connu qu’une petite croissance de 1,7%. Le commerce extérieur a largement contribué à ce résultat, l’excédent commercial agroalimentaire progressant encore en 2011, pour s’établir à 6,8 milliards d’euros. Deux bémols toutefois à cette situation : ce solde bénéficiaire est largement à mettre au crédit des secteurs des boissons (9,7 milliards) et produits laitiers et glaces (3,2 milliards) et il masque une perte de parts de marché aux niveaux mondial et européen, la France ne se trouvant plus qu’au quatrième rang mondial, talonnée par le Brésil.
Les turbulences sectorielles et conjoncturelles auxquelles les 10 500 entreprises doivent faire face menacent de se poursuivre en 2012 et 2013, redoute l’Ania. « Le processus de baisse des cours des matières premières agricoles qui ont connu une hausse de 31% en 2011, ne semble pas engagé car elles demeurent des commodités largement spéculatives », observe Alexander Law, directeur économie et innovation de l’association. Il constate également une dégradation des carnets de commande, sauf peut-être en provenance de l’étranger.