Les premiers pas du bio-hydrogène
Le petit monde de l’hydrogène renouvelable est bouillonnant. Mais pour l’instant les industries fortement consommatrices, comme celle des engrais, veulent privilégier l’e-hydrogène, celui des filières électriques, produit par électrolyse de l’eau. Le secteur de la biomasse (forêt, agriculture, déchets) bataille pour faire une place au bio-hydrogène. Trois types de procédés sont sur la table. La voie la plus prometteuse est la gazéification à haute température de la biomasse ligneuse (thermolyse, pyrolyse), portée notamment par les français Haffner Energy et Carbon Loop, dont les premiers projets doivent voir le jour en 2023 en Île-de-France. Cette technologie vise plutôt la forêt, mais la biomasse agricole peut y participer à travers le gisement massif des fumiers. Au passage, ce procédé fournira à l’agriculture un nouveau type d’amendement des sols appelé biochar. Les deux autres procédés sont liés au biométhane, avec une voie fermentaire, portée par l’Inrae et, une autre pyrolytique, en test en Belgique depuis cette année.
Pour éliminer le gaz naturel de la production d’hydrogène (hydrogène « gris »), la voie la plus connue est celle de l’e-hydrogène issu de l’électrolyse de l’eau. Autrement dit, celle de la filière électrique qui veut développer un hydrogène « jaune » (nucléaire) ou « vert » (renouvelable), pour répondre aux industries fortement consommatrices d’hydrogène aujourd’hui (p. ex. engrais) et potentiellement demain (p. ex. aéronautique).