Biotechnologies
L’Europe perd sa recherche sur les OGM commerciaux
L’annonce par BASF, le 16 janvier, de l’arrêt de ses activités de recherche sur les plantes génétiquement modifiées (OGM) en Europe met en lumière un blocage global de ces technologies sur le vieux continent. BASF est l’une des dernières entreprises à arrêter sa recherche sur les OGM en Europe, notamment en raison « d’un manque de soutien politique », explique Jean-Marc Petat, directeur environnement chez BASF Agro. En dehors de quelques volets de recherche fondamentale, la recherche publique a aussi suspendu ses activités en France, où l’Inra a arrêté son travail sur les OGM commerciaux. Seuls des pays comme l’Allemagne, l’Angleterre ou les Pays-Bas disposent encore d’une recherche publique sur les biotechnologies végétales. Globalement, le manque de visibilité quant à ces technologies en Europe, de même que les fauchages répétés d’essais en plein champs n’incitent plus aux recherches privées et publiques sur les OGM, alors que d’autres marchés mondiaux sont en pleine croissance. Ainsi, BASF et l’ensemble des semenciers capables de produire des OGM réallouent progressivement leurs investissements vers l’Amérique du nord et du sud, l’Europe de l’est, hors UE, et l’Asie. Ces zones en fort développement pour les cultures OGM permettent un meilleur retour sur investissement pour les semenciers.
«En dix ans, nous avons investi 100M€ sur la recherche et le développement de pommes de terres OGM résistantes au mildiou et à destination de l’amidonnerie », indique Jean-Marc Petat, directeur environnement chez BASF Agro. Un manque à gagner évident pour le semencier qui ne pourra finalement pas développer commercialement ce produit. Si BASF est la dernière entreprise à avoir annoncé l’arrêt de sa recherche sur le développement d’OGM commerciaux en Europe, d’autres l’ont précédé.