Crise laitière
Mme Fischer Boel ne veut pas changer la politique laitière
Le Conseil européen des 18 et 19 juin à Bruxelles puis le Conseil agricole le 22 mai à Luxembourg devaient évoquer tour à tour la crise laitière et ses répercussions dramatiques sur le revenu des exploitants. Plusieurs milliers de producteurs avaient l’intention de manifester leur colère dans ces deux capitales aux abords des bâtiments européens contre la politique européenne menée dans ce secteur. Emmenés l’EMB (European Milk Board), auquel adhère la Coordination rurale, quelques centaines de producteurs se rendaient à Bruxelles dès le 18 juin. Lors d’un récent débat au sein du collège européen, Mariann Fischer Boel, la commissaire à l’agriculture, a réitéré sa détermination à soutenir le marché mais s’est montré résolument contre des changements fondamentaux de la politique laitière en place sous prétexte de répondre à des difficultés à court terme. La commissaire a souligné que le dysfonctionnement du marché était dû en partie aux pratiques de la grande distribution, qui joue les prix à la baisse. Le manque d’équilibre dans les négociations entre les laiteries et la grande distribution est très préjudiciable aux producteurs, a-t-elle fait valoir. Un rapport sur cette délicate question est en cours de préparation au sein des services de Joaquin Almunia, commissaire européen chargé des affaires économiques et financières.
C’est à la demande d’Angela Merkel, la chancelière allemande, que le dossier laitier devait être abordé le 18 juin dans la soirée par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE. L’Allemagne, soutenue par la Finlande, l’Autriche et la Slovénie, avait marqué son opposition à la suppression des quotas lors des négociations sur le bilan de santé de la Pac. L’Allemagne souhaiterait que le taux d’augmentation des quotas laitiers puisse être formellement lié à l’évolution des marchés.