Interview de Philippe Mangin, président de Coop de France
« Permettre aux exploitants d’être sociétaire-actionnaire, c’est les intéresser à l’aval »
Président de Coop de France, Philippe Mangin revient sur la crise laitière. Pour lui, la mise en place d’une contractualisation entre coopérative et éleveur, sur le modèle de ce que propose la FNCL, peut être positive. Parce qu’elle assure un débouché au producteur et le responsabilise. Mais aussi parce qu’elle donne plus de visibilité aux entreprises, ce qui peut les aider à accroître leur compétitivité. Dans la contractualisation, l’interprofession laitière a, selon lui, un rôle à jouer au niveau de la gestion des volumes peu valorisés. Le secteur ne peut faire l’économie d’une vraie solidarité entre coopératives, qu’il appelle de ses voeux.
Agra Presse hebdo : Comment expliquez-vous le positionnement de la FNCL (Fédération nationale des coopératives laitières), qui vient de publier un rapport sur la contractualisation dans le secteur laitier, jugé très libéral par de nombreux acteurs ?
Philippe Mangin : Il s’agit de leur part d’un papier « martyr », sacrément courageux. Il dit qu’il faut anticiper la suppression des quotas, qu’il faut sortir du bois. Je ne suis pas sûr que les groupes privés soient si séduits que ça par la contractualisation.