Sols contaminés par la guerre en Ukraine, une vérité délaissée
Posté cet été sur le front russo-ukrainien, à Pisky (Donestk), un soldat a compté, devant lui, le nombre de bombes tombées en une journée sur une parcelle de 30 hectares. Il en aurait dénombré 6 000. Faute d’étude menée sur le sujet, son expérience donne un aperçu de l’ampleur des contaminations engendrées par ce conflit, qui pourraient être les plus importantes en Europe depuis la Première guerre mondiale. Onze millions d’hectares sont potentiellement concernés.
Alors que les combats en Ukraine se poursuivent, toute tentative d’évaluer le terrible coup porté aux sols du pays reste hautement spéculative. D’abord parce que les dégâts s’étendent sur une zone immense. Environ 11 millions d’hectares de terre sont situés en zone à risques – soit l’équivalent d’un peu plus d’un tiers de la surface agricole utile (SAU) de la France. Et parce que les dommages subis par la terre sont complexes à appréhender. Plusieurs facteurs entrent en jeu, qui vont de la contamination à la perturbation de la structure des sols.