Assemblée nationale
Ambiance morose pour l’examen du projet de loi Grenelle 2
Changement de ton. Alors que le projet de loi « Grenelle 1 » a profité à plein d’une volonté gouvernementale forte et de « l’avant Copenhague », le soufflé retombe pour le texte dit « Grenelle 2 ». Les députés n’ont que quelques jours pour débattre de ses quelque 260 articles et 600 amendements. L’hémicycle est aux trois quarts vides et les récriminations pleuvent. Après l’échec du sommet de Copenhague et les déclarations intempestives de Nicolas Sarkozy au Salon de l’agriculture, le cœur n’y est plus. Pour les écologistes, le travail réalisé en commission a conduit à édulcorer considérablement le texte. Et le débat intervient au lendemain de la publication d’un rapport parlementaire sur les pesticides qui remet en cause la réduction de 50 % de leur utilisation d’ici 2018. Pas simple. Le 6 mai en fin de deuxième séance, les articles à couleur agricole n’avaient toujours pas été examinés. A priori, beaucoup de mesures envisagées dans le texte sont déjà lancées mais la vigilance reste de mise : le diable se cache dans les détails… tant du texte en discussion que des décrets qui l’accompagneront.
«Je crains fort, monsieur le Ministre, que “la magie du Grenelle”, pour reprendre votre expression, soit en train de s’évanouir ». Adressée par Jean-Paul Chanteguet, député PS de l’Indre, à Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, le 4 mai, premier jour des débats à l’assemblée sur le projet de loi « portant engagement national pour l’environnement » dit Grenelle 2, cette petite phrase traduit bien le désenchantement qui affecte l’hémicycle.