Réorientation des aides Pac
Céréaliers-éleveurs : bataille de positions
Depuis la mi-novembre, c’est le remue-ménage dans le monde des céréales. Inévitablement, la mise en œuvre du bilan de santé de la Pac va engendrer une baisse des soutiens pour les Scopeurs. Au profit des éleveurs, très probablement. Quand ? comment ? de combien ? Autant de questions qui font l’objet de savantes simulations et d’âpres négociations. Le Sommet du végétal organisé par Orama à Strasbourg les 21 et 22 janvier a prouvé que les positions bougeaient. Les céréaliers sont désormais prêts à abandonner les références historiques bâties en 2003. Mais ils ne veulent pas céder sur la nécessité de mettre à plat les aides du premier et du second pilier ou la non utilisation de l’article 64 (réaffectation des aides découplées). Invité du sommet, Michel Barnier s’est voulu rassurant. Succès mitigé. Les éleveurs avancent également. La FNB est désormais prête à découpler 25 % de la PMTVA. La FNPL insiste pour sa part sur la préservation du lait de montagne. Chacun défend farouchement ses intérêts. Il faudra pourtant qu’une synthèse claire se dégage avant la mi-février. Afin de nourrir la réflexion du ministre. Celui-ci devrait arbitrer le dossier autour du 12 février.
Tension et grogne. Quelle que soit l’utilisation qui sera faite de la boîte à outils ramenée de Bruxelles par Michel Barnier le 20 novembre, les céréaliers l’ont compris : la mise en œuvre du bilan de santé de la Pac va les obliger à se serrer la ceinture. Qu’il s’agisse de modulation ou de prélèvements divers, ils n’y échapperont pas. C’est donc dans un climat teinté d’inquiétude, parfois chargé d’électricité, que s’est déroulé les 21 et 22 janvier à Strasbourg le Sommet du végétal organisé par Orama, branche spécialisée dans les grands cultures de la FNSEA.