Enquête
Changement climatique: les AOC en première ligne
Liées à leurs terroirs dont le climat est une composante forte, les appellations d'origine contrôlée (AOC) sont particulièrement concernées par la dérive climatique. Depuis un peu moins d’un an, l’institut de l’origine et de la qualité (INAO) a reçu 19 demandes provenant d’AOC souhaitant modifier provisoirement leurs cahiers des charges en raison d’aléas climatiques, contre une dizaine les années précédentes. La plupart émanent cette année de la filière laitière, où la problématique gonfle après deux sécheresses consécutives. Le sujet est pris à bras-le-corps depuis une dizaine d’années dans le secteur viticole, dont la production est à plus de 90 % sous signes de qualité. Des cépages extérieurs aux appellations peuvent être, par exemple, expérimentés « à fin d’adaptation », dans un cadre très strict. Une stratégie nationale d’adaptation est en discussion entre les dix bassins viticoles, sous l’égide de l’INAO et FranceAgrimer.
Saint-Nectaire, salers, piment d’Espelette, maroilles, ossu iraty, rigotte de Condrieu. Ce sont autant d’AOC dont le cahier des charges a été modifié temporairement au cours des derniers mois. En raison « d’un épisode de sécheresse » pour les uns, « d’épisodes orageux » pour les autres ou encore « d’épisodes de pluie exceptionnels suivis d’un épisode de sécheresse ».
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