Guerre commerciale : les enjeux filière par filière

Difficile de prédire ce qu’il restera dans quelques mois de la guerre commerciale lancée par le président des États-Unis avec le reste du monde, et en particulier avec deux autres mastodontes du marché agricole mondial : la Chine et l’Union européenne. En France, la majorité des filières seraient affectées par un affrontement, avec des effets parfois très complexes, et variables selon la durée des hausses de tarif. En première ligne, le lait ou le vin redoutent les barrières à l’entrée du marché américain, mais espèrent des ouvertures en Chine grâce aux rétorsions de Pékin – c’est aussi le cas du porc ou de l’orge. Les filières d’élevage craignent d’une même voix des hausses du prix du soja – en revanche, les effets sont variables sur les marchés de la viande. En volaille comme en soja, le Brésil pourrait se renforcer indirectement en Europe. En maïs, la France a une carte à jouer selon que la guerre commerciale perdure, ou non. Tour d’horizon.
Un graphique n’y suffirait pas. Les effets des changements de politiques douanières annoncés successivement par les États-Unis, la Chine, et l’Europe – trois mastodontes agricoles – sont multiples et interconnectés, à l’image du marché mondial. Si l’on ajoute l’incertitude permanente entretenue par Donald Trump quant à leur ampleur et leur durée, prédire l’avenir est devenu un vrai casse-tête pour des filières agricoles et agroalimentaires, qui n’en manquaient pas ces dernières années, avec la multiplication des conflits et évènements sanitaires ou climatiques.