Analyse
Cinq ans après la fin des quotas, le marché laitier (était) stabilisé

La suppression des quotas laitiers européens, le 1er avril 2015, n’aura pas engendré le « tsunami laitier » que certains opérateurs avaient craint. La production laitière européenne n’a que peu augmenté en cinq ans, et cette croissance semble déjà s’essouffler. Certaines régions ont produit davantage en concentrant toujours plus la production. Au risque, préviennent certains, d’impacts importants sur les milieux naturels dont les protections réglementaires font d’ailleurs office de quotas d’un nouveau genre. Malgré la volatilité des prix et la dégradation du rapport de force des producteurs face aux laiteries en France, le prix moyen ne s’est pas dégradé sur l’ensemble des cinq années. Pour autant, toute idée de régulation n’est pas abandonnée en France. Pour preuve, la proposition faite cinq ans plus tard, jour pour jour, par l’interprofession laitière, de débourser 10 millions d’euros pour réguler la production, chamboulée en quelques semaines par le coronavirus.
Les quotas laitiers ont disparu il y a cinq ans, mais pas les débats autour de la régulation des marchés qui restent vifs, en particulier en France, qui fait partie des États membres qui ont longtemps soutenu le maintien de cette politique. Cette singularité hexagonale est bien résumée par la position de la FNSEA, prise comme un barycentre de nos débats agricoles. C’est bon gré mal gré que la France est sortie des quotas.