Julien Denormandie: une année rue de Varenne, un premier bilan
Cela fait un an, depuis le 6 juillet, que Julien Denormandie est à la tête du ministère de l’Agriculture. Un mandat qui fut marqué par deux décisions emblématiques : la réautorisation temporaire des néonicotinoïdes en betterave à sucre et une déclinaison française de la Pac volontairement stable. Au vu des opinions exprimées par les organisations professionnelles et les parlementaires agricoles interrogés, son bilan paraît tendre plus à droite que ceux de ses deux prédécesseurs : les parlementaires LR des zones de plaine et la Coordination rurale n’ont pas de critique à formuler à son encontre – ce qui paraît nouveau, tout comme la dégradation des relations avec la Confédération paysanne. Pour FNE, l’action de Julien Denormandie marque d’ailleurs « un tournant productiviste ». Pas de changement de ligne, assure-t-on toutefois dans la majorité ou à la FNSEA, pour qui le ministre marque une différence par son « courage » et son travail. Pour le député communiste André Chassaigne, Julien Denormandie ne se serait d’ailleurs pas « éloigné » de la ligne fixée par Stéphane Le Foll. L’ensemble des observateurs s’accorde sur une chose : sa méthode est plus proche du Parlement, plus précise dans le suivi des dossiers. Quitte à agacer ceux à qui la ligne du « ministre-agronome » ne sied pas.
Pour prendre la bonne mesure de l’action de Julien Denormandie, replaçons-là dans le contexte où il a été nommé, il y a un an. À l’été 2020, la France sort tout juste d’un évènement inédit, le premier confinement (du 17 mars au 11 mai) et le monde traverse, depuis six mois, une crise sanitaire qui va renouveler brutalement la façon dont est abordée l’agriculture dans les médias et par les pouvoirs publics.