OGM
La bataille est relancée
On ne change pas de cap. Jean-Louis Borloo a démenti le 12 février toute inflexion de la politique gouvernementale sur les OGM, suite à la parution d’un avis de l’Afssa affirmant qu’« aucun élément nouveau » ne remettait en cause la sécurité sanitaire du maïs transgénique MON 810. Un maïs que le gouvernement a précisément interdit à la culture il y a un an au nom du principe de précaution. Le ministère fait valoir que l’avis de l’Afssa ne porte que sur l’impact sanitaire du MON 810 et non sur ses risques environnementaux sur lesquels Paris fonde sa clause de sauvegarde. En outre, il ne modifie en rien la ligne affirmée à plusieurs reprises par l’Afssa sur le dossier : le MON 810 présente « le même niveau de sécurité sanitaire » que le maïs conventionnel. Si l’avis de l’Afssa ne fait donc bouger aucune ligne scientifique sur le dossier OGM, il a pourtant fait l’effet d’une bombe. Pourquoi ? Parce que la « fuite » dans la presse intervient à un moment clef : Bruxelles a repris l’offensive contre les clauses de sauvegarde hongroise, grecque, autrichienne et française, et le MON 810 est en phase de réautorisation au niveau européen. Dans cette bataille où chaque camp cherche à marquer des points, Jean-Louis Borloo se serait bien passé d’une telle « publicité ».
«L’avis de l’Afssa (…) ne remet pas en cause la clause de sauvegarde, décidée par le Président de la République ». La mise au point de Jean-Louis Borloo est intervenue en fin de matinée. Non, la France ne change pas de cap sur les OGM. Pas question pour le ministre de l’Ecologie de remettre la France à feu et à sang. François Filllon confirme.