Matières premières
La communauté internationale cherche les causes de la volatilité des prix
« Préoccupation très grande dans le monde » aujourd’hui, pour reprendre les termes du directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, la volatilité des prix agricoles – et son corollaire, l’insécurité alimentaire – est en bonne place dans l’ordre du jour de la présidence française du G20, comme celle-ci l’a confirmé lors de la première réunion, à Paris, des sherpas des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de ce groupe. Pour alimenter la réflexion, la Commission européenne a publié sa communication sur les marchés des produits de base et des matières premières, texte dont une première version, loin d’être définitive, avait provoqué l’étonnement et l’irritation des dirigeants français car elle minimisait totalement le rôle joué par la spéculation dans l’instabilité des prix (1). La Commission reconnaît la nécessité d’analyser de façon plus approfondie « l’interdépendance croissante des marchés de produits de base et des marchés financiers », même si elle se refuse à utiliser le mot « spéculation » dans son document. Le 3 février, la FAO a annoncé que les prix alimentaires mondiaux avaient atteint un pic historique en janvier, leur « plus haut niveau » depuis que cette organisation a commencé ces relevés en 1990.
Le spectre d’une nouvelle crise alimentaire deux ans après les émeutes de la faim a suscité de vifs débats lors du Forum économique mondial, fin janvier à Davos, les participants prenant très au sérieux une menace qui risque de s’amplifier avec l’expansion de la population mondiale. Devant un parterre de grands patrons et de politiques, le président français Nicolas Sarkozy a répété que la sécurité alimentaire avait été mise en tête des priorités de la présidence française du G20.