Fruits et légumes
La filière esquisse une sortie de crise
Fin juillet, on voyait la crise arriver : après une dégradation des prix des légumes, notamment de la tomate depuis des mois, le marché des fruits d’été s’est enfoncé dans le marasme. Puis le sentiment d’enlisement est apparu peu à peu. Croyant trouver des solutions avec les accords Sarkozy du 17 juin, qui avaient la double ambition d’assurer des prix bas aux consommateurs et une juste rémunération aux producteurs, les professionnels ont dans un premier temps réclamé le respect de ces accords. Finalement, leur application (notamment l’instauration de prix mimimums) s’est révélée complexe, puis non viable. Entre découragement et espoir sur le terrain, prise de conscience chez les intermédiaires, actions du côté des producteurs et tergiversations du côté du gouvernement, la filière tente de se prendre en main. Dans ce contexte tout compte fait très actif, où beaucoup d’idées et de projets ont germé, le plus grand comité de bassin, le BRM, a mené une opération de promotion avec Intermarché, sans attendre qu’un accord interprofessionnel autorisant les annonces de prix hors lieu de vente parvienne à accoucher après de longues discussions. Finalement, le 25 août, cet accord interprofessionnel a été signé. Une mesure « essentielle » pour redonner des repères aux consommateurs et éviter qu’ils trouvent trop chers les fruits et légumes, selon le président d’Interfel, Denis Onfroy. Mais les problèmes de fond restent entiers : la concurrence internationale avec les importations à bas prix, l’inégalité du poids des charges entre la France et ses partenaires, le rapport de force toujours inégal entre les producteurs et les enseignes de distribution. Il y a fort à parier que ces problèmes de fond occuperont le syndicalisme au moins tout l’automne. Des actions symboliques sont à prévoir. L’enjeu reste de faire comprendre aux citoyens que la consommation des fruits et légumes n’est pas seulement bonne pour la santé, mais pour toute une filière de production.
Ce mois d’août, la France a été un véritable laboratoire d’expérimentations pour la filière fruits et légumes. Plusieurs initiatives privées ont été entreprises, avant même la ratification interprofessionnelle de la promotion des produits hors lieu de vente. Une expérimentation a été mise en place par la section nationale de la tomate, avec l’appui d’Interfel (l’interprofession) et de la Fédération nationale des producteurs de légumes (FNPL), et sous la recommandation de Nicolas Sarkozy : un prix minimum a été instauré. L’essai a duré dix jours.