Congrès du Mans
La FNSEA adopte la logique d’entreprise
Un tournant majeur a été effectué au Mans, les 23 et 24 février, lors du congrès de la FNSEA. Après des discussions longues et tendues sur le rapport d’orientation, le premier syndicat agricole s’est prononcé en faveur du statut d’entreprise pour l’exploitation agricole. Une décision qui implique l’adhésion à deux réalités qui ont été au cœur des débats : le fonds agricole et la cessibilité du bail rural. Une orientation qui a paru compliquée à gérer pour l’équipe dirigeante de la FNSEA. Ovationné, le 24 mars, Jean-Michel Lemétayer avait dû démarrer le congrès en se défendant de proposer un rapport d’orientation marqué par le libéralisme. Le vote du rapport lui-même a vu deux membres du bureau s’abstenir, de même qu’un des rapporteurs du texte. L’atmosphère s’est détendue, le lendemain, lors de la rencontre avec quatre dirigeants de partis politiques (UMP, UDF, PS, PC), venus notamment plaider pour le oui au référendum sur l’Europe, suivie par la visite du Premier ministre. Jean-Pierre Raffarin annonçait, justement, que la loi d’orientation agricole allait mettre en place les principes du… fonds agricole et de la cessibilité du bail. De fait, les orientations syndicales se conjuguent étroitement avec la future loi agricole pour imprimer la logique d’entreprise aux exploitations agricoles.
« Comment sortir de ce bazar ? », s’interrogeait Yvan de la Maisonneuve, président de la section de propriétaires de la FNSEA lors du débat houleux sur le fonds agricole qui s’est tenu le deuxième jour du congrès du syndicat, le 23 mars. « Je préfère être à ma place plutôt qu’à celle de Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA », résumait Yvan de la Maisonneuve. Il ne croyait pas si bien dire.