Syndicalisme
La FNSEA sous la pression de la justice
Le monde agricole est sous le choc : la mise en examen le 5 février de Luc Guyau, président des chambres d’agriculture et ancien patron de la FNSEA de 1992 à 2001, sonne comme une menace de sanction lourde contre le syndicalisme agricole majoritaire dans son entier. Au-delà des personnes, l’ancien DG de la FNSEA Yves Salmon ayant été lui aussi mis en examen une semaine plus tôt, le magistrat chargé de l'enquête, Henri Pons, semble vouloir s’attaquer à tout le mécanisme de financement par des taxes parafiscales constitué autour du fonds financier Unigrains. Il y avait été invité dès 1999 par une petite organisation de céréaliers, l’OPG, adhérente de la Coordination rurale. Celle-ci avait porté plainte en se fondant sur les révélations d’un rapport de la Cour des comptes datant de 1998. Dans un communiqué diffusé dès l’annonce de la mise en examen de Luc Guyau, la FNSEA publiait un communiqué apportant son soutien à son ancien président et rappelant que «l’instruction en cours depuis près de 5 ans concerne la parafiscalité et son utilisation à laquelle le Parlement a mis fin.» Jean-Michel Lemétayer, ainsi que la plupart des personnes concernées par cette enquête ne cessaient de rappeler que tous les ministres de l’époque avaient cautionné, voire encouragé l’usage des taxes parafiscales aujourd’hui sanctionnées par le juge.
Une journée de garde à vue, puis une mise en examen pour «complicité et recel d'abus de biens sociaux». Luc Guyau se souviendra très longtemps du 5 février 2004, presque une semaine après la mise en examen de son ancien directeur général Yves Salmon. Il s’agit «d’une sombre affaire concernant des taxes parafiscales, suite à une plainte déposée par un syndicat minoritaire», déclarait Luc Guyau dès la fin de sa garde à vue.