Congrès de la FNSEA
À la recherche d’une unité syndicale durable
Rafistolage de façade ou véritable réconciliation ? À l’issue de 63
congrès de la FNSEA qui s’est déroulé à Poitiers du 31 mars au 2 avril, Jean-Michel Lémétayer, le président répond : « Chacun est à nouveau à l’aise à la FNSEA ». La preuve : même le syndicalisme céréalier, très critique à l’encontre de la « grande maison » sur sa gestion du bilan de santé de la Pac, positive. Dans un communiqué de presse, envoyé deux heures après la fin du congrès, Orama évoque « une écoute et un début de réponse positif ». Mieux, le syndicat « relève la volonté de la FNSEA de consacrer la plus grande attention à l’évolution de la situation des exploitations de grandes cultures », menacées de « précarité » suite à la réorientation des soutiens. Le congrès de Poitiers fera date. Déjà, par l’acharnement de son président à refonder l’unité syndicale. Aussi par ses six heures de débat lors du huis clos du 31 mars consacrées au bilan de santé de la Pac. Sans oublier le ballon d’oxygène de 170 millions d’euros « offert » par Nicolas Sarkozy aux céréaliers le 30 mars, la veille du huis clos. Une manière de sauver un congrès qui s’annonçait explosif. Mais, le 1
avril, une manifestation des céréaliers d’île de France venus pour en découdre avec le « plan Barnier » a failli tout faire capoter. Situation déroutante et pour le moins inhabituelle que celle d’adhérents de la FNSEA manifestant contre les orientations de leur syndicat pendant son congrès ! « Nous devons légitimer la future Pac et parler d’une seule voix », avait rappelé Jean-Michel Lemétayer la veille de la tenue du congrès. Un pari en passe d’être réussi par un président qui sort même conforté de cette épreuve.
«Nous avons vécu un congrès déterminant pour notre syndicalisme », a insisté Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA, le 2 avril à Poitiers. C’est le moins que l’on puisse dire. Les 600 congressistes réunis pour trois jours au Futuroscope (31 mars, 1 er et 2 avril) ont participé à un congrès parasité par les dissensions de plus en plus visibles entre les associations spécialisées et même les fédérations du syndicat. La cause : l’application française du bilan de santé de la Pac.