L’agriculture de conservation retient son souffle
L’agriculture de conservation des sols (ACS), sorte de troisième voie entre la conventionnelle et la bio, est portée par « un vrai souffle » depuis une dizaine d’années, jusqu’à atteindre 2 à 4 % des surfaces agricoles françaises, selon les estimations. Mais ce développement est en suspens depuis l’annonce, en novembre 2017, de l’interdiction du glyphosate d’ici trois ans, et l’hypothèse évoquée ensuite d’une dérogation pour l’ACS. Dans le flou, des agriculteurs repoussent leur conversion, constate l’Apad. Mise en place quelques mois plus tôt pour soutenir cette pratique, la MAEC sols n’a pas connu le succès escompté. Pourtant l’ACS apporte de vrais « services écosystémiques » (séquestration du carbone, érosion, consommation de carburant…), assure le chercheur de l’Inra Jean-Pierre Sarthou. Des atouts qui ne sont pas assez valorisés et soutenus, regrette l’Apad. Ils intéressent toutefois Danone, Nestlé ou Carrefour, qui doivent rejoindre prochainement un réseau de soutien à cette pratique.
L’effervescence est là. « Un peu partout en France, des groupes d’agriculteurs se développent » autour de l’agriculture de conservation des sols (ACS), déclarait Benoît Lavier le 21 septembre, qui notait par ailleurs « l’intérêt d’entreprises de l’amont et l’aval ». Le président de l’Apad (Association pour la promotion d’une agriculture durable) organisait ce jour-là un colloque dans l’enceinte du ministère de l’Agriculture. Une reconnaissance pour cette ACS qui fait figure de troisième voie entre la conventionnelle et la bio.
Mots-clés