Elevage
Lait : alerte à la pénurie
Choc brutal : depuis fin avril, la collecte laitière s’est soudainement mise à baisser, et pas dans des proportions mineures :-3,1 % la première semaine de mai par rapport à la même semaine de 2006 ; depuis, la baisse n’a cessé de s’amplifier, atteignant -4,3 % fin mai. Une diminution dont l’ampleur a surpris autant les entreprises que les représentants de la production. Elle résulte d’une multitude de facteurs, tant conjoncturels (hausse des céréales et des aliments du bétail, climat, prix du lait encore bas) que structurels (réduction du cheptel, abandons de production). Elle a des effets sur les entreprises de transformation et leur capacité à collecter leur matière première. L’industrie laitière rate des marchés à l’export alors même que les prix mondiaux des produits industriels flambent. De fait, moins d’un an après une période de relatif excédent c’est soudain la tension qui règne sur les marchés laitiers. Du coup, la réflexion sur le bien-fondé des quotas s’accélère. Leur disparition, à condition qu’un système de régulation les remplace, ne sera sans doute pas la catastrophe annoncée et pourrait, au contraire, libérer la production là où les éleveurs ont des projets. De plus, les industriels pourraient accepter de passer des hausses de prix significatives pour les éleveurs. Mais encore faut-il qu’ils puissent les répercuter chez les distributeurs.
La campagne laitière, au premier avril, semblait démarrer sans problème : un peu plus de 1 % de hausse de la collecte sur le mois. Une croissance qui laissait promettre un rattrapage du quota français, la France l’ayant manqué de 650 millions de litres en 2006-2007. Début mai, les chiffres provoquaient la surprise : la collecte commençait à baisser de 3,1 % sur la première semaine du mois (par rapport à la même semaine de 2006). Depuis, cette diminution n’a cessé de s’amplifier :-3,3 % la semaine suivante, puis -3,7 % et enfin -4,7 % sur la dernière semaine du mois.