Perspectives 2006
L’an 1 de la libéralisation de l’agriculture
Une politique agricole européenne qui se désengage des marchés, un Etat français qui suscite l’émergence de l’assurance récolte et allège le contrôle des structures, des subventions à l’exportation qui s’effilochent, de nouvelles réformes (fruits et légumes, vins) qui visent surtout à orienter l’offre par les marchés… s’il y a un trait dominant dans les grandes évolutions agricoles pour 2006, c’est celui de la libéralisation de l’agriculture. Celle-ci a commencé il y a quelques années, mais ce fut de manière très lente, voire à reculons. Jusqu’à présent, les budgets consacrés au soutien du monde agricole sont plutôt restés stables ou ont même augmenté certaines années. En 2006, tout concourt à réduire le rôle des pouvoirs publics, qu’ils soient européens ou français. Avec, comme horizon, 2013, année pivot, tant sur le plan du budget européen que des engagements de réduction de certaines subventions à l’OMC.
Les moissons et productions animales de 2006 ne seront pas tout à fait comme les précédentes. Sortant d’une année plutôt morose, comme le montre la baisse du revenu agricole annoncée par l’Insee mi-décembre, les paysans français vont se retrouver confrontés à une situation nouvelle, celle où il faudra moins compter sur le filet de sécurité – déjà bien effiloché depuis des années, selon bon nombre de syndicalistes -– qu’apportent l’Europe et l’Etat français.