Outre-mer
L’après-Covid, menace pour l’agriculture des Dom
Les départements d’outre-mer craignent de devenir des « marchés de dégagement » quand seront déstockées les denrées conservées dans l’Hexagone pendant la crise sanitaire. « L’expérience montre » qu’un tel scénario est possible, confirme le délégué interministériel à la transformation agricole des outre-mer, Arnaud Martrenchar. Pour limiter la déstabilisation des filières ultra-marines, des outils réglementaires existent, mais ils n’ont encore jamais été mis en œuvre, constate l’Autorité de la concurrence. Une négociation est en cours à Bruxelles pour redistribuer d’urgence une fraction des aides du second pilier, qui pourrait bénéficer aux outre-mer. L’enjeu est important pour l’exécutif car Emmanuel Macron a fixé en octobre dernier l’objectif d’atteindre l’autonomie alimentaire dans les Dom d’ici 2030. Pour l’atteindre, les chambres d’agriculture régionales plaident unanimement pour une diversification des productions soutenues par les aides du Posei (premier pilier de la Pac) qui sont actuellement captées en grande majorité par les producteurs de banane et de canne.
« La Réunion n’est pas une poubelle ! » Lors d’une table ronde organisée le 4 juin par la délégation sénatoriale aux outre-mer, Frédéric Vienne, le président de la chambre d’agriculture de la Réunion, a alerté sur le risque que les Dom deviennent des « marchés de dégagement » dans les prochaines semaines. Un avertissement répété le 11 juin lors d’une audition devant les députés.
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