Interview de Dominique Bussereau
«Le combat contre la Pac ne devrait pas s’amplifier»
Le ministre de l’Agriculture se montre très confiant sur l’avenir de la Pac. Pour lui, le plus dur est passé. Et les attaques répétées de Tony Blair, Premier ministre anglais, ne devraient pas avoir de conséquences à court terme, même pendant la présidence anglaise de l’Union européenne qui s’achève au 31 décembre 2005. «A mon avis, la salve a été lancée mais il n’y aura pas de poursuite du combat à court terme», a-t-il déclaré à Agra Presse. De toutes les façons, «la présidence anglaise ne peut pas remettre en cause un accord politique entre les chefs d’État et de gouvernement», ajoute le ministre. En revanche, il se montre beaucoup plus prudent sur l’issue des négociations à l’OMC au sujet du volet agricole. Le rendez-vous à Hong-Kong est à haut risque d’autant que «la pré-négociation ne s’est pas engagée de la meilleure manière». Le ministre assure que «la France sera très attentive». En aucune manière «l’agriculture doit être la variable d’ajustement». Quant à l’avenir des biocarburants, Dominique Bussereau réaffirme l’engagement du gouvernement sur ce sujet. «Je pense que l’image de l’agriculture en sortira grandie», souligne-t-il. Les nouveaux agréments pour les années 2009-2010 devraient être annoncés prochainement. Depuis son arrivée au ministère de l’Agriculture fin novembre, le ministre explique sa méthode de travail. Dominique Bussereau assure pratiquer «le consensus plutôt que la cogestion». «Il est normal dans un pays démocratique de s’appuyer sur le dialogue et la concertation, et de naturellement travailler avec le syndicalisme majoritaire», a-t-il conclu.
Les attaques en règle de Tony Blair ont reçu un écho favorable dans certains pays européens. Quelle stratégie le gouvernement entend-il mettre en œuvre pour défendre la Pac au sein de l’UE et dans le monde?
Les propos de Tony Blair lors du sommet européen ont été largement repris. Toutefois, vous avez pu relever que le gouvernement britannique dans son ensemble ne s’est pas exprimé de la même manière ni avec la même force. Quant à l’écho de ces propos au niveau européen, assez peu de voix se sont élevées pour remettre en cause la Pac.