Exploitations
Le revenu agricole 2003 rescapé des catastrophes climatiques
C’est, pour beaucoup, et sans doute les agriculteurs eux-mêmes, une vraie surprise : les statistiques officielles font ressortir une légère progression du revenu paysan moyen en 2003. Un revenu qui se présente comme rescapé des effets de la sécheresse de l’été, de la canicule du mois d’août et du gel de printemps ou d’hiver. En termes réels (déduits de la hausse des prix), selon l’Insee et le Scees qui ont soumis le 17 décembre ces données à la commission des comptes de l’agriculture, le résultat agricole par actif (salariés et non salariés) progresse de 0,6% par rapport à 2002. Le revenu par exploitation augmente de 1,1%. Ces chiffres tiennent compte de la diminution du nombre d’exploitants (-2,8%) et de salariés. Si on n’en tient pas compte, le revenu net d’entreprise agricole, celui de ce qu’on appelle «la ferme France» diminue de 0,1%. Dans un communiqué diffusé le même jour, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs « rappellent que cette situation n’est pas saine. La réalité du terrain est celle d’entreprises exsangues, sans trésorerie et manquant notablement de perspective.» Trois phénomènes expliquent que l’année 2003, pourrie sur le plan climatique, ne soit pas une année d’effondrement des revenus.
D’une part les prix ont sensiblement augmenté, de 7,2% en moyenne et parfois beaucoup plus. Cette augmentation compense à peu de choses près, la baisse de la production de 7,6%. Pour les céréales, la hausse des prix est de 16% ; les cours des bovins auraient progressé de 5%, les prix des fruits seraient en hausse moyenne de 16% et ceux des produits de maraîchage de 10%. En revanche, ce sont bel et bien des baisses de prix qui sont constatées en hors-sol (-5% pour le porc et -4% pour les volailles) et pour le lait (-2%).
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