Le « soft Brexit » inquiète les filières sensibles
La majorité des filières agricoles françaises préférerait un « soft Brexit », c’est-à-dire un maintien du libre-échange avec le Royaume-Uni après son départ de l’UE, plutôt qu’un « hard Brexit », un retour de tarifs douaniers élevés entre les deux rives de la Manche. Mais souvent sans grand enthousiasme. Bon nombre d’entre elles, souvent les plus protégées, partagent une même crainte en cas de « soft Brexit » : voire, dans quelques années, le Royaume-Uni signer des accords de libre-échange avec ses partenaires historiques (États-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande…), qui sont aussi de redoutables concurrents de la France. Une éventualité, qui pourrait entraîner des pertes de marché outre-Manche, un reflux de produits britanniques vers l’UE, voire la réexpédition vers l’UE de produits dédouanés issus de ses nouveaux partenaires commerciaux.
« Le maintien d’un minimum de libre-échange est réalisable ». C’est l’avis d’un éminent professeur de politiques agricoles du Trinity College (Irlande), Alan Matthews, qui s’exprimait le 10 janvier lors d’un colloque du Cepii (centre de recherche en économie) à Paris, sur l’avenir des relations commerciales entre l’UE et le Royaume-Uni à l’issue du Brexit et de la phase de transition qui s’ensuivra.
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