OGM
Les défenseurs de la recherche se rebiffent
Le jeudi 30 septembre, près de 700 agriculteurs et chercheurs ont créé symboliquement une chaîne humaine autour d’un essai OGM, dans le Puy-de-Dôme, pour montrer leur soutien à la recherche dans ce domaine. Une réponse à José Bové qui occupe le devant de la scène depuis cinq ans. En effet, depuis que la Confédération paysanne et les mouvements anti-OGM détruisent régulièrement les essais OGM, le monde agricole émanant des organisations majoritaires a beaucoup communiqué par écrit, mais ne s’était jamais mobilisé physiquement. Quant aux sociétés semencières, elles se contentaient jusqu’alors de porter plainte. Mais la fin de l’été 2004 a marqué un tournant, une prise de conscience collective. Le 14 août dernier, les agriculteurs ont tenté de s’interposer pour sauver un essai OGM, conduit par Biogemma. Cela a tourné à la bagarre générale. Puis, pour la première fois, les forces de l’ordre, qui se contentaient jusqu’alors d’observer, voire de prendre des photos, ont empêché la destruction d’un essai OGM le 5 septembre dans le Gers. Dopés par un récent sondage qui montre que les Français condamnent dans leur majorité la destruction des essais OGM, les agriculteurs (coopératives, AGPM, AGPB, FNSEA, JA,...) ont manifesté, à l’appel de Biogemma. Ambiance bon enfant.
Trop c’est trop. La destruction de l’essai OGM de Marsat, dans le Puy-de-Dôme, le 14 août dernier, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Une cinquantaine d’agriculteurs et chercheurs avaient alors tenté de s’interposer aux 400 « faucheurs volontaires », conduit par José Bové, et l’affrontement avait été violent. « Après le 14 août, notre moral était au plus bas, avoue Michel Debrand, directeur général de Biogemma. Depuis 2000, tous les ans nos essais sont détruits».