Les fermes pionnières du zéro carbone
Le cap est fixé par la Stratégie nationale Bas-carbone : le secteur agricole français doit réduire ses émissions de 30 à 40 % à l’horizon 2050. Mais certaines fermes vont-elles déjà plus loin, et compensent-elles l'intégralité de leurs gaz à effets de serre ? Oui, selon les calculs pionniers menés par l'institut de l'élevage dans la filière bovine, particulièrement critiquée pour son bilan carbone. Ces fermes « zéro carbone net » seraient des exploitations de bovins viande ou lait marquées par une place importante des prairies et du bocage. Elles représenteraient 0,5 à 1 % des fermes de cette filière. Ces calculs sont toutefois contestés, en ce qu'ils accorderaient un pouvoir de stockage trop important aux prairies. L'enjeu pourrait rapidement devenir commercial : avec d'autres méthodes de calcul, la Nouvelle-Zélande revendique la neutralité carbone de sa filière bovine et ovine, et des éleveurs brésiliens commercialisent déjà de la viande « zéro carbone ».
Aujourd'hui en France, elles seraient au moins dix, selon l’Institut de l’élevage. Dix fermes dont les émissions de gaz à effet de serre nettes sont considérées comme nulles ou négatives d’après leurs diagnostics Cap2ER. Dix fermes qui élèvent toutes des bovins en lait ou en viande et qui, non contentes d’avoir réduit leurs émissions par un travail sur l’alimentation et la productivité, peuvent aujourd’hui s’enorgueillir de compenser l’empreinte climatique de leurs bêtes et leurs terres par le carbone stocké dans leurs prairies et leurs haies.
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