Pluralité syndicale
Les minoritaires à la conquête des interprofessions
Les syndicats minoritaires frappent de plus en plus fort à la porte des interprofessions. La dernière action en date est celle de la Confédération paysanne qui a occupé la Maison du lait dans la nuit du 9 au 10 mars pour protester contre l'accord interprofessionnel sur la baisse du prix du lait signé la semaine précédente. Rapidement le débat a porté sur la légitimité d'un tel accord dès lors que l'ensemble des organisations syndicales ne sont pas représentées. La Confédération paysanne, comme la Coordination rurale, usent à présent de recours juridiques pour forcer la porte de ces organisations. D'autant qu'elles concernent la presque totalité des filières. Le monde agricole en compte une soixantaine, dont la moitié pour le secteur viticole. Les dernières en date sont l'interprofession porcine et l'interprofession céréalière, reconnue par arrêté du 19 décembre 2003. Leur création s'est accompagnée logiquement de la mise en place de contributions volontaires obligatoires. Depuis la disparition des taxes parafiscales, les CVO sont devenues l'outil privilégié pour gérer l'organisation des filières. Rien n'indique cependant que les tribunaux tolèrent longtemps que les sommes prélevées à chacun ne soient gérées que par certains.
Les interprofessions seront-elles le dernier bastion du syndicalisme unique? La Confédération paysanne a posé la question le 9 mars, en allant trouver les dirigeants de l'interprofession laitière, le Cniel, dans leurs locaux à Paris. Ils étaient venus protester contre l'accord interprofessionnel signé la semaine précédente sur la baisse du prix du lait.