OGM
Les politiques hésitent, les agriculteurs se lancent
Gagner du temps. Telle semble être la politique du gouvernement en matière d’OGM, dans l’attente du Grenelle de l’environnement. Sur le plan européen, Paris joue la carte de la neutralité. Les écologistes ont accueilli avec satisfaction l’abstention de la France sur l’autorisation du maïs transgénique Herculex, soumis au vote le 25 juin à Bruxelles. Monsanto et les anti-OGM tentent de leur côté d’occuper le terrain médiatique. Alors que la firme agro-chimique organisait le 25 juin une série d’ateliers thématiques ouverts aux journalistes à Paris, les organisations anti-OGM menaient deux jours plus tard deux actions symboliques devant l’Assemblée nationale et le ministère de l’Ecologie pour exiger un moratoire sur les cultures transgéniques. Les agriculteurs, eux, n’attendent pas. Une partie d’entre eux s’est déjà jetée à l’eau : 25 000 hectares de maïs MON810 ont été plantés cette année dans le sud-ouest de la France, soit cinq fois plus qu’en 2006. Les hausses de rendement ont séduit les exploitants situés dans des zones sensibles aux insectes foreurs. Les organismes stockeurs suivent le mouvement de leurs adhérents avec plus ou moins d’enthousiasme.
Si les politiques hésitent, ce n’est pas le cas des agriculteurs, qui ont semé cinq fois plus de maïs OGM qu’en 2005. Entre 2006 et 2007, les surfaces sont passées de 5 000 à 25 000 hectares, dont 23 000 en Aquitaine et Midi-Pyrénées, et 2 000 ha en Poitou-Charentes. Peut-on parler d’explosion ? Au regard des 1,4 million d’hectares de maïs grain cultivés en France, la hausse reste modeste. Selon l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs), le potentiel de développement du maïs Bt résistant à la pyrale et à la sésamie est de 700 000 hectares.