Prix agricoles
Les vraies conséquences de la hausse
La France est inquiète de ses prix agricoles. Non parce qu’ils seraient trop bas pour rémunérer ses agriculteurs, mais au contraire parce qu’ils « flambent » conduisant inévitablement à la hausse des produits alimentaires. Le pouvoir d’achat serait atteint. Les médias grand public s’en font l’écho, citant les industriels ou distributeurs qui affichent leurs angoisses. Qu’en est-il exactement ? La hausse des cours des matières premières agricoles est indéniable, surtout pour les grandes cultures. Il y aura une répercussion sur les prix des produits finaux, mais avec une grande variété de situations. Les premiers touchés par cette hausse des prix seront en fait les éleveurs qui paient leur alimentation animale à prix fort et ne parviennent pas, pour l’instant du moins, à répercuter la hausse de leurs coûts de revient sur les prix à la consommation. Politiques et syndicalistes se mobilisent. Le ministre de l’agriculture Michel Barnier va convoquer une mission d’analyse sur « ces prix qui s’emballent » tandis que Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, a obtenu le principe d’une table ronde avec les distributeurs et industriels, avant fin juillet.
Le grand débat est lancé : la France serait bientôt victime d’un accès de hausse des prix alimentaires qui va mettre en difficulté le pouvoir d’achat. Les médias évoquent à loisir cette « flambée » des prix, les politiques se disent attentifs, voire préoccupés. Soucieuse de préserver le pouvoir d’achat des Français, la ministre de l’Économie, des Finances et de l’Emploi, Christine Lagarde, a déclaré le 29 juin que le gouvernement surveillera de « très près » la répercussion par les grandes surfaces de la hausse des cours des matières premières.