Pesticides : des objectifs contraignants, des flexibilités et des moyens qui restent à préciser
Malgré les pressions de toute part, la Commission européenne a présenté le 22 juin sa proposition de transformer la directive européenne sur l’utilisation durable des pesticides en un règlement plus contraignant qui obligerait les États membres à se fixer des objectifs de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaire en vue d’atteindre une baisse de 50 % au niveau de l’UE en 2030. Des flexibilités tiennent compte de l’intensité d’utilisation, des efforts faits au cours des dernières années et de la dangerosité des molécules. Selon ce dispositif, les pays les plus vertueux pourraient donc se fixer un objectif de réduction limité à -35 % et les plus gros consommateurs, eux, devraient atteindre jusqu’à -65 %. Autre mesure : l’interdiction de l’usage des pesticides dans les zones Natura 2000. Mais le texte apporte peu de réponses sur le nerf de la guerre : les moyens (financiers mais aussi techniques) mis à la disposition des agriculteurs pour entamer ces transitions. Côté incitations, il est en effet prévu, sans plus de précisions, de soutenir le développement de solutions alternatives (molécules à faible risque) ou technologiques (NBT, agriculture de précision…) et d’autoriser les États membres à apporter une aide supplémentaire via la Pac au déploiement des méthodes de lutte intégrée contre les ravageurs.
Après plusieurs reports, liés entre autres à la guerre en Ukraine, la Commission européenne a finalement présenté le 22 juin sa proposition de règlement sur l’utilisation durable des pesticides qui doit permettre d’atteindre l’objectif de réduction de 50 % d’ici 2030 de leur utilisation et des risques qui y sont liés (par rapport à la moyenne 2015-2017) conformément à la stratégie De la ferme à la table.
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