Réforme des retraites
Pour les agriculteurs, priorité au rattrapage des retraites
L’État vient d’enclencher une réforme des retraites qui touchera tous les régimes, y compris celui de la branche agricole. Celle-ci a toutes les raisons de se montrer attentive et concernée par ce qui se déroule, d’autant plus que le niveau des retraites agricoles est particulièrement bas. Avec ses spécificités (un mode de calcul particulier et surtout une faiblesse des prestations), la profession agricole est très sensible à toute négociation des critères des régimes de retraite, comme l’âge du départ à la retraite, la durée de cotisation et le montant des pensions, et aussi un nouveau critère qui devrait être abordé, celui de la pénibilité du travail. Mais surtout, sa priorité est celle de la parité des prestations avec le régime général.
Le système des retraites des exploitants agricoles est engagé depuis 1986 dans une logique de rattrapage des niveaux de pensions. Si, du fait de la réforme, de nouveaux critères conduisent à des financements plus serrés des régimes de retraites, que risque-t-il de se passer ? La dynamique de rattrapage des niveaux de retraites agricoles, qui n’est pas achevée, serait-t-elle déjà stoppée ? Il semble que non. En revanche le régime agricole risque d’être soumis, comme les autres, à la nécessité de cotiser davantage, soit par un prélèvement accru sur le revenu, soit par un allongement de la durée d’activité professionnelle. Mais cette dernière solution ouvrirait le débat complexe de la pénibilité…
Le lundi 12 avril, Éric Woerth, le ministre du Travail, a reçu les partenaires sociaux, pour inaugurer la consultation nationale qui doit inspirer la réforme des retraites. Une réforme qui doit s’inscrire dans une « loi retraites », prévue en discussion à partir de la mi-octobre au Parlement et qui devrait être adoptée à la fin de l’année. Pour une partie importante des Français, le point sujet à polémique est celui d’un éventuel recul de l’âge de la retraite.
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