Climat
Sécheresse : premières estimations de la facture
« Plusieurs centaines de millions d’euros », tel est le coût de la sécheresse pour les éleveurs évalué par Bruno Le Maire, le 31 mai, lors d’une conférence de presse. Du moins, cette somme sera nécessaire pour indemniser les pertes subies par les producteurs via le Fonds de calamité agricole, insuffisamment doté aujourd’hui. Xavier Beulin, président de la FNSEA, parle d’un surcoût de 270 euros par Unité de gros bovins (UGB). Bruno Le Maire, qui n’a pas de marge de manœuvre budgétaire propos, prône la « solidarité », une qualité que défend aussi Xavier Beulin. « Du côté des pouvoirs publics, je me refuse à demander de manière incantatoire des aides financières », s’exclamait-il le 27 mai. Un souhait que Bruno le Maire a visiblement entendu, puisqu’il se tourne vers les banques et la Commission européenne pour tenter d’alléger la facture de la sécheresse pour les agriculteurs. Il prône la contractualisation et appelle à l’aide la SNCF pour le transport de fourrage sur longue distance. Il menace de contrer la spéculation sur les pailles via des décrets en préfecture et fait observer qu’il a « voulu prendre la crise le plus tôt possible ». Les industriels des biocarburants sont enjoints de limiter leurs exportations de co-produits afin de les réserver au marché national. « Je ne suis pas favorable à un impôt sécheresse », car l’« on peut faire jouer des mécanismes de solidarité », s’exclamait Bruno Le Maire. Il s’est tout de même dit prêt à envisager des aides complémentaires à la trésorerie si la situation empirait.
Face au printemps le plus chaud depuis plus d’un siècle et le plus sec de ces cinquante dernières années, Bruno Le Maire n’abreuve pas les agriculteurs d’aides financières. Il exhorte plutôt à la « solidarité », à l’image de Xavier Beulin, président de la FNSEA, qui revendique la « co-responsabilité » des acteurs du monde agricole. Ainsi le 31 mai, le ministre annonce le déblocage de 700 millions d’euros par le Crédit agricole sous forme de prêt à taux réduit (1,5% pour les jeunes agriculteurs et 2% pour les autres).