Simili viande : comment l’origine France fait recette
Les substituts de viande à base de végétaux colonisent les rayons des magasins, les cartes de la restauration. Si leurs ventes restent modestes, proches de 100 millions d’euros l’an dernier en grande distribution, leur croissance à deux chiffres aiguise les appétits. Mais les sojas, pois, lentilles et autres blés français en bénéficient-ils pleinement ? Tout dépend des stratégies marketing et industrielles des entreprises agroalimentaires. Garden Gourmet (Nestlé), le leader du marché, ne voit pas d’intérêt à s’approvisionner dans l’Hexagone plus qu’ailleurs. Au contraire, le pionnier Olga (ex-Triballat Noyal) est « 100 % origine France », et la start-up HappyVore en fait une priorité à atteindre rapidement. Notre enquête auprès de fabricants et fournisseurs d’ingrédients montre que l’origine France fait plus ou moins recette, parfois aussi faute d’être performante.
Les similis viandes offrent de belles perspectives aux productions végétales. C’est un marché porteur. NielsenIQ l’évalue à 105 millions d’euros de chiffre d’affaires en grande distribution, soit une progression de 16 % sur un an (entre novembre 2020 et novembre 2021). À titre de comparaison, l’industrie de la viande et préparation à base de viande pèse 32,3 milliards d’euros. Autant parler d’une niche, mais à fort potentiel.