Politique
Solidarité céréaliers/éleveurs : Nicolas Sarkozy fixe les principes
Et de huit. La reconquête de l’électorat agricole qui avait boudé l’UMP aux élections régionales est passée pour Nicolas Sarkozy par un huitième déplacement consacré à l’agriculture dans le Bas-Rhin, le 18 janvier. Si le chef de l’Etat a, comme à son habitude, trouvé les mots qu’apprécient les agriculteurs, en réaffirmant qu’ils « n’étaient pas des cantonniers » mais bien des chefs d’entreprise dont « la défense du revenu » est une priorité du gouvernement, il a fait une annonce surprise. Une annonce qui risque de faire revivre au monde agricole une période délicate. Nicolas Sarkozy veut lancer « une nouvelle étape dans la mise en œuvre du bilan de santé de la Pac pour renforcer dès 2012, le soutien aux productions agricoles fragiles et organisées ». En clair, il s’agit de ré-ouvrir le bilan de santé pour soutenir plus ceux qui ont moins, à savoir le secteur de l’élevage. A budget constant, il faut donc redistribuer les aides de la Pac. La somme de 350 millions d’euros d’aides est envisageable techniquement. Cette logique a comme un air de déjà vu. C’est elle qui a façonné le bilan de santé négocié par Michel Barnier en 2009, non sans difficultés. Il n’est pas certain que l’autre annonce du chef de l’Etat concernant un contrat inter-filières entre les « éleveurs, les céréaliers, les collecteurs et les entreprises d’alimentation animale » soit plus consensuelle. La réalité du principe de solidarité entre céréaliers et éleveurs se mesurera à la capacité du monde agricole à accepter une Pac plus « juste », comme le souhaite Nicolas Sarkozy.
L’histoire se répète. Après le bilan de santé de 2009, Nicolas Sarkozy lance celui de 2011. En clair, il s’agit – comme le règlement européen le permet – de ré-ouvrir le bilan de santé et de notifier à Bruxelles les nouvelles modalités choisies par la France avant l’été. On se souvient que la mise en place du bilan de santé de la Pac en 2008-2009 ne s’est pas faite sans heurts. La FNSEA était au bord de l’implosion face à l’opposition entre les céréaliers et les éleveurs.