Ukraine : une puissance agricole au ralenti
L’onde de choc du conflit entre l’Ukraine et la Russie s’amplifie. Après deux semaines de guerre, la planète céréalière tremble à la fois pour les disponibilités en grains de l’ancienne et de la future récolte. L’Ukraine, grand pays exportateur, ne livre plus depuis sa façade maritime s’étendant en mer Noire. Et le gouvernement a introduit des restrictions à l’export de certains produits agricoles pour cette année. Qu’en sera-t-il de la campagne suivante ? Notre enquête auprès d’intervenants et observateurs sur place montre que l’activité agricole est maintenue sur une partie du pays. Dans l’ouest et le centre de l’Ukraine, le travail bat son plein. Mais vers le nord, le sud et l’est, la préparation des semis est quasiment stoppée. Plusieurs difficultés apparaissent, en termes de main-d’œuvre, de logistique et d’intrants. Le scénario d’une demi-récolte se profile.
« La guerre en Ukraine sera catastrophique pour la sécurité alimentaire et la faim dans le monde. » Ce cri d’alarme lancé par Vladyslava Magaletska, ancienne vice-ministre ukrainienne de l’Alimentation et de l’Agriculture, donne la mesure du conflit avec la Russie. « L’Ukraine et la Russie pèsent environ 25 % du blé et 67 % de l’huile de tournesol exportés à l’international », souligne-t-elle, interrogée par le rédacteur en chef du magazine agricole ukrainien Zerno pour Agra Presse.