Environnement
Un Grenelle qui veut « transformer en profondeur » l’agriculture
Redevance sur les engrais, soutien massif au « bio », interdiction des pesticides les plus dangereux, certification des exploitations… Les groupes de travail du Grenelle de l’environnement ont rendu, le 27 septembre, une copie à la tonalité très offensive. Qu’elles soient consensuelles ou non, ces propositions sont désormais sur la table du gouvernement, rédigées noir sur blanc dans le document remis à Jean-Louis Borloo au terme de deux mois et demi d’échanges, parfois houleux. Sans préjuger de la suite de la concertation et des futurs arbitrages du gouvernement et de Nicolas Sarkozy, ces propositions appellent pour la première fois – à cette échelle – à une révolution agricole. Objectif : « Engager un mouvement de transformation en profondeur de l’agriculture et revisiter l’agriculture conventionnelle, pour concilier les impératifs d’efficacité économique, de robustesse au changement climatique et de réalisme écologique », comme le note le groupe de travail agricole. Etonnamment, aucune réaction frontale n’est intervenue du côté des syndicats agricoles. La FNSEA conteste certes certaines mesures sur le fond, mais le ton n’est pas à l’invective ni à la panique. Déçue et désappointée par les résultats de ces consultations, la Coordination rurale n’en admet pas moins « la richesse indéniable des débats ». Seule la Confédération paysanne reste sur sa faim : à ses yeux, les propositions du « Grenelle » ne vont pas encore assez loin.
«Ce ne sont pas des décisions ! ». Tout sourire et visiblement heureux d’être parvenu à achever – sans trop de casse – la première phase du Grenelle de l’environnement, Jean-Louis Borloo joue le pédagogue. Non, il ne se permettra pas de dévoiler ses convictions profondes ou ses préférences. En ce 27 septembre, dans un auditorium comble au rez-de chaussée du ministère de l’Ecologie, la parole est aux présidents des groupes de travail, et à eux seuls. L’heure du gouvernement viendra plus tard, fin octobre.