Prix des céréales
Un reflux avant… la prochaine hausse
La baisse des cours des céréales entamée début juin sur les marchés laisse perplexe : des stocks mondiaux en baisse d'une campagne sur l'autre offrent en effet peu de place à la détente sur les marchés. Selon le Conseil international des céréales (CIC), au 30 juin les stocks mondiaux de blé sont estimés à 185Mt pour la campagne 2011/2012, contre 189Mt la campagne précédente ; en maïs ils seraient de 119Mt contre 122Mt sur l'ancienne campagne. Pourtant, les cours se sont repliés sur les marchés physiques et financiers, et la tendance baissière s'est accentuée suite à la parution du rapport de l'USDA le 30 juin. Un facteur de marché essentiellement psychologique, mais puissant. De fait, l'USDA, en maintenant dans son rapport une hausse des surfaces semées en maïs aux Etats-Unis, malgré des inondations dans le Midwest, a fait plonger les cours. De plus, l'annonce fin mai de la réouverture du marché russe des céréales à l'exportation au 1er juillet, désormais effective, coïncide aussi avec le début de la baisse des cours. Déjà, un retour à la hausse est observé, les importateurs profitant de prix bas pour acheter, ce qui, mécaniquement, fait remonter les prix. Enfin, passés les effets d'annonce et de l'arrivée des nouvelles récoltes, les bilans des disponibilités dans l'hémisphère nord aux mois d'octobre ou de novembre pourraient à nouveau faire progresser les cours.
«Il faut arrêter de parler des rapports de l'USDA quand ils ne prennent pas en compte les dernières données » s'insurge François Luguenot, responsable des analyses de marchés chez InVivo. Ce rapport ne doit pas valoir « parole d'Evangile » souligne-t-il. Selon lui, c'est, certes, un facteur de marché important en soi, bien que psychologique. Mais la moindre erreur ou biais dans l'information a tendance à enflammer les opérateurs.