Salon de l’agriculture
Un rendez-vous sous haute tension
La traditionnelle bonne humeur et convivialité qui anime le Salon de l’agriculture pouvait-elle couvrir les états d’âme et tensions qui marquent le monde agricole ? Bien malin qui pouvait le prévoir, à l’ouverture du grand rendez-vous de 2004 entre le monde paysan et le pays. Les conflits interprofessionnels concernant le lait ou la taxe d’équarrissage, la remise en cause d’éléments phares de l’agrochimie, les interrogations sur le financement du syndicalisme, sans compter les incertitudes sur la réforme de la Pac… tout cela ne contribue pas à apaiser le climat du monde paysan. Comme le soulignait Christian Patria, président du Salon, les agriculteurs ont, la plupart du temps, évité de gâcher cette fête par des manifestations intempestives. Mais ces préoccupations n’en seront pas moins dans toutes les têtes. Pour toutes ces raisons, cependant, le Salon de l’agriculture pouvait représenter une fantastique tribune d’explication, tant à l’égard du grand public qui s’annonçait nombreux que des politiques qui semblaient devoir s’y bousculer, compte tenu des élections régionales prochaines. Le coup d’envoi devait être donné le samedi 28 février par Jacques Chirac qui semblait vouloir insister sur les vertus dopantes de la future loi de modernisation agricole.
Premier dossier « chaud » susceptible de faire débat, le problème du prix du lait. Quelques jours avant l’ouverture du Salon de l’agriculture, le gouvernement nommait un médiateur, Georges Dutruc-Rosset dont la mission consiste à obtenir une « clause de paix » entre producteurs et transformateurs. Au 26 février au soir, même si le « gap » entre les deux positions n’était plus si large, aucun accord ne semblait se dessiner.